Dans cette ère de tumulte et de confusion, où les chemins semblent s'entrelacer dans un labyrinthe de complexité, il est vital de se rappeler du chemin véritable, celui qui nous ramène à notre nature fondamentale. C'est cette essence qui nous relie à la vie elle-même, une essence libre, insaisissable et pourtant intrinsèquement alignée avec le flux universel.
Imaginez un train hors de ses rails, dérivant dans le vide sans direction ni destination. Cette image, bien que métaphorique, reflète avec force la gravité de la situation lorsque nous nous détournons de notre nature fondamentale. Les rails représentent cette essence, cette connexion profonde à la Vie, tandis que le train incarne notre personnalité unique. Mais souvent, par un désir de validation narcissique, nous prenons la personnalité pour l'essence même, une erreur fatale.
Lorsque nous tombons dans le piège du narcissisme, nous sommes comme des êtres séparés, solitaires et vulnérables à la peur. Dans cette solitude, la peur grandit, se transformant parfois en une paranoïa dévorante. Car l'homme, par nature, a besoin de se sentir en harmonie avec les autres, de se sentir connecté à l'humanité dans son ensemble.
Le narcissisme, cette contemplation exagérée de soi-même, nous emprisonne dans un monde illusoire où nous nous prenons pour ce que nous ne sommes pas. Comme le scorpion qui se piquerait en se mirant, le narcissisme nous entraîne vers notre propre destruction. Il éteint le parfum de notre être authentique, nous séparant de la réalité de l'échange et du sens profond de la Vie.
La peur, cette compagne indésirable, naît de la séparation et de l'illusion. Lorsque nous sommes séparés de l'autre, de nous-mêmes, nous nous égarons dans les méandres de notre propre ego, nourrissant ainsi nos peurs par nos propres pensées de manque. Mais ces manques ne sont souvent que des illusions, des créations de l'enfant intérieur qui refuse de grandir, préférant s'accrocher à une liberté illusoire plutôt que d'accepter la responsabilité de son bonheur.
La peur surgit également de notre désir de posséder, de retenir, alors que tout dans l'univers est impermanent, éphémère. Apprendre à laisser aller, à ouvrir nos mains plutôt qu'à les serrer, c'est accueillir la vérité qui se présente sur les rails de notre existence. Au cœur de cette vérité réside une lumière, un temple éternel où notre nature essentielle et unique réside, attendant que nous la reconnaissions.
C'est dans cette lumière que toutes les peurs s'évanouissent, consumées par la flamme de notre véritable essence. Retrouver le chemin vers cette essence, c'est retrouver notre véritable nature, notre connexion à la Vie, et c'est dans cette union que réside notre plus grande liberté.
Swami Purushananda
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